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À partir de n°5 — collectif
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Alexandre Balcaen, Manifeste

Sans titre / Transit


Antoine Daures, Sans titre / Transit

CD 77 min. + livre 124 pages n&b
14 x 18 cm
17€
ISBN : 979-10-95922-67-4
Sortie : septembre 2025

À l’origine, Sans titre, une “pièce radiophonique pour voix seule” d’Antoine Daures (musicien, enseignant et traducteur, de philosophie notamment).
Pourquoi chercher à la qualifier alors qu’elle affiche d’emblée son ambition absolument réflexive, et n’aura de cesse d’auto-commenter ?

Je vous parle du texte que je suis en train de lire / Je prends la parole / et je vous parle du texte que je suis en train de lire / de ce que vous entendez. / Je parle de ce que je suis en train de lire / du texte que je lis / que j’ai commencé à lire dès l’instant où j’ai pris la parole. / C’est à dire : à l’instant même. / Coïncidence parfaite entre “dire” et “faire”, si j’exclus de cette parole tout ce qui n’est pas sa proclamation.

La volonté de transparence semble totale, l’ambition objective sans détour.

On pourrait croire que le projet n’aurait donc besoin que de quelques lignes, quelques minutes, pour se résoudre. Question rendue caduque à l’écoute des 77 minutes qui le composent, au fur et à mesure que nous nous découvrons face à la fiction d’un sujet (d’un narrateur) voulant se ressaisir, s’emparer de soi, et tentant de le faire au moyen d’une réflexivité essentielle qu’il croit découvrir au sein du langage, de sa langue. Pour cela, il lui faut l’aveuglement volontaire d’une sorte d’immatérialité (dont la voix donnerait justement l’illusion).

L’exercice n’est pas exempt d’humour (certes teinté d’anxiété), favorisé par toutes les ambivalences offertes par l’oralité (polysémie, homophonie, homonymie et usages à contre-courants), contrariant la volonté du narrateur de contrôler sa propre élocution. Ce premier texte n’est donc pas, ne sera jamais, imprimé. Seule l’écoute nous en offre le plein accès, attentive à cette voix faussement blanche, en réalité jouée jusqu’aux moindres inflexions, suspens, accélérations et décélérations. Une entreprise qui est aussi celle d’un musicien.

En regard, Transit, un second texte, écrit a posteriori et destiné cette fois à être lu, usant des effets de spatialisation initiés par Mallarmé dès la fin du XIXe siècle. Ce coup de dé rebat les cartes de la pièce radiophonique en la reprenant, lui répondant et la reflétant, tout à l’envers. Il assume d’être un texte qui s’écrit à propos du texte ou de la textualité, comme le premier prétendait mettre en scène une parole qui parle de la parole.

Sans titre / Transit


Antoine Daures, Sans titre / Transit

CD 77 min. + livre 124 pages n&b
14 x 18 cm
17€
ISBN : 979-10-95922-67-4
Sortie : septembre 2025

À l’origine, Sans titre, une “pièce radiophonique pour voix seule” d’Antoine Daures (musicien, enseignant et traducteur, de philosophie notamment).
Pourquoi chercher à la qualifier alors qu’elle affiche d’emblée son ambition absolument réflexive, et n’aura de cesse d’auto-commenter ?

Je vous parle du texte que je suis en train de lire / Je prends la parole / et je vous parle du texte que je suis en train de lire / de ce que vous entendez. / Je parle de ce que je suis en train de lire / du texte que je lis / que j’ai commencé à lire dès l’instant où j’ai pris la parole. / C’est à dire : à l’instant même. / Coïncidence parfaite entre “dire” et “faire”, si j’exclus de cette parole tout ce qui n’est pas sa proclamation.

La volonté de transparence semble totale, l’ambition objective sans détour.

On pourrait croire que le projet n’aurait donc besoin que de quelques lignes, quelques minutes, pour se résoudre. Question rendue caduque à l’écoute des 77 minutes qui le composent, au fur et à mesure que nous nous découvrons face à la fiction d’un sujet (d’un narrateur) voulant se ressaisir, s’emparer de soi, et tentant de le faire au moyen d’une réflexivité essentielle qu’il croit découvrir au sein du langage, de sa langue. Pour cela, il lui faut l’aveuglement volontaire d’une sorte d’immatérialité (dont la voix donnerait justement l’illusion).

L’exercice n’est pas exempt d’humour (certes teinté d’anxiété), favorisé par toutes les ambivalences offertes par l’oralité (polysémie, homophonie, homonymie et usages à contre-courants), contrariant la volonté du narrateur de contrôler sa propre élocution. Ce premier texte n’est donc pas, ne sera jamais, imprimé. Seule l’écoute nous en offre le plein accès, attentive à cette voix faussement blanche, en réalité jouée jusqu’aux moindres inflexions, suspens, accélérations et décélérations. Une entreprise qui est aussi celle d’un musicien.

En regard, Transit, un second texte, écrit a posteriori et destiné cette fois à être lu, usant des effets de spatialisation initiés par Mallarmé dès la fin du XIXe siècle. Ce coup de dé rebat les cartes de la pièce radiophonique en la reprenant, lui répondant et la reflétant, tout à l’envers. Il assume d’être un texte qui s’écrit à propos du texte ou de la textualité, comme le premier prétendait mettre en scène une parole qui parle de la parole.